samedi 21 avril 2018

Les parures de la reine


La reine ôta ses bijoux et les rangea soigneusement dans sa cassette.
Le temps n'était plus à la parure mais à la méditation et elle entra dans le palais de sa mémoire.
Des princes y étaient venus pour lui présenter leur plus bel hommage mais pour la reine, seul comptait, à ses yeux, le souvenir de son roi.
Il lui avait envoyé un dernier adieu du bout des lèvres en maitrisant son destrier, pour partir, une dernière fois à une guerre qu'il estimait à la mesure de l'honneur royal et des blessures infligées aux opprimés.
On lui avait rapporté son cœur dans un coffret précieux et des larmes de nacre s'étaient écoulées de ses yeux dont l'éclat avait été chanté mais qui n'étaient plus, à ce jour, que la porte de brume donnant sur les champs de la mort.
Eurydice en son royaume, sans aucun Orphée pour tenter de la ramener à la vie, la reine avait vécu, brûlant les jours, les semaines et les mois jusqu'à ce qu'un chant de rossignol lui annonce que sa délivrance était proche.
La reine rangea sa cassette de bijoux, écrivit ses dernières volontés sur un parchemin azuré et attendit que le carrosse du voyage vers l'au-delà trouve les chevaux blancs qui l'y emporteraient.

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